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Ce qui me derange le plus c'est l'indifference, de nous tous. Celle qui permet ce nouveau jeu tragique : essayer de deviner ce qui est arrive a la roquette. Je ne propose pas de solution militaire ou diplomatique aux gens du cabinet de securite, je leur demande juste de decider.

 

 

 

Nir Tal - auteur de l'article 

 

"De nouveau ce n'est pas calme", c'est par ces mots que nous aimons formuler la situation - encore une fois ils nous ont detruit notre shabbat ? De nouveaux tirs et de nouvelles alertes, j'en compte deja 9 et ma main continue de compter. Meme les quelques heures de sommeil ne reposent pas, justement quand tu as ete te coucher tard. Tout ca manque de coordination, si vous avez decide de nous tirer dessus alors faites ca en une fois au lieu de nous reveiller en moyenne toutes les heures.

 

Ca parait un peu pleurnichard, mais c'est vraiment comme ca. Exactement, encore un tir de Grads qui viole l'equilibre agreable qui regne depuis plusieurs mois mais que nous savions qu'il ne durerait pas, ca se passe toujours comme ca. Une seconde... Une alerte ! En fait encore une fois ca surprend. Le bruit de cette alerte qui te glace le sang et qui me fait toujours penser a ma grand-mere qui se met a l'abri dans la cage d'escalier parce qu'il n'y a pas d'abri dans son immeuble, et qu'elle a du mal a courir. Le meme bruit qui te force a changer ton programme, de renoncer chaque fois de nouveau. Ce sont toujours les memes personnes qui font tous les efforts possibles pour detruire ton excursion en velo prevue le matin, ou la biere que tu avais prevu de boire ce soir dans un pub.

 

Je pense qu'au dela des petits soucis que je decris, ce qui me derange le plus c'est l'indifference. Notre indifference a tous bien entendu. Celle qui nous permet de jouer a ce nouveau jeu tragique des villes du sud : la tentative de savoir ce qui est arrive a la roquette d'apres le bruit qui arrive trente secondes apres l'alerte. Celle qui nous permet de nous satisfaire de la situation depuis tant d'annees. Cette indifference est sans doute notre veritable ennemi. Mais en quoi sommes nous coupables ? Apres plusieurs annees de tirs, rarement mais pas mais pas tant que ca, nous avons developpe notre capacite a l'indifference, et c'est naturel.

 

 תושבים במקלט באופקים. מאבקם זוהר פחות (צילום: קאצ'י כהן)

Nous avons developpe notre capacite a l'indifference parce que au-dessus de nous ils l'ont deja fait depuis longtemps. Meme mes amis qui habitent le centre du pays ont developpe cette indifference. Apparemment la lutte contre les tirs de roquettes sur le sud n'est pas assez glamour. Il n'y a pas de spectacles pour les invites, les enfants sont trop courageux. Et qu'en est-il de la paix ? Ah, vous m'avez fait rire ! Le tirs de roquettes sur le territoire de presque deux millions de civils est une violation flagrante de souverainete. Maintenant la question qui se pose est : qu'est-ce qu'on fait ?

 

En tant que jeune homme ce n'est pas mon role de proposer une solution, de decider ce qui est juste ou pas, qu'est-ce qu'il vaut mieux ou pas. Ce n'est ni mon role ni dans mes capacites, meme si je le voulais. Mon probleme a moi et a mes amis qui vivent a Ashdod est que l'on ne fait rien. Si le gouvernement decide d'empecher par tous les moyens les tirs de roquettes, on a decide. Si le gouvernement decide d'empecher les tirs de roquettes par la voie de la diplomatie et du dialogue, on a decide (meme si ca parait un peu tire par les cheveux). Juste D.E.C.I.D.E.Z ! Je me tourne vers vous, les gens du cabinet de securite, peut-etre que pour la premiere fois de la derniere decennie nous allons donner un traitement au mal avant de perdre des vies.

 

Voila le point final : il y a quelques annees, quand le premier Grad est tombe sur Ashdod, tout le monde etait sous le choc. Les manchettes des medias criaient fort. Les roquettes sont arrivees sur les grandes villes du sud (presque 300 000 habitants a Ashdod) et c'etait une vraie escalade de la violence. Aujourd'hui ca parait amusant, mais je m'inquiete pour les villes plus au nord de moi et je serais heureux de tout faire pour que les tirs n'arrivent pas jusqu'a elles.

 

Alors venez, arretons tout simplement a ce point la et amenons le cabinet a decider : est-ce que nous continuons de rester indifferents ou non. Leurs encouragements et leur empathie ne suffisent pas, cela n'arrete pas les roquettes, et cela ne protegera surement pas ma grand-mere du prochain tir de roquette.

 

Ecrit par Nir Tal, age de 24 ans, etudiant en premier cycle de communication et de sciences politique a l'universite de Bar Ilan et diplome en etudes de journalisme.

 

Traduit de l'hebreu par David Goldstein pour Haabir-haisraeli

Tag(s) : #Coup de gueule
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