Par I. B., Jérusalem
Votre dernier dossier, concernant Goldstone et ses sources, m'a un peu laissé sur ma faim. Vous avez raison d'attirer l'attention sur le phénomène dont on commence seulement à comprendre l'amplitude : Goldstone n'est que l'émanation de tout un travail de sape effectué par de nombreux groupes israéliens, composés chacun de quelques individus, mais soutenus par le News Israël Fundation - qui cherchent, tous ensemble, à détruire l'image d'Israël et à provoquer à sa destruction physique.
Ainsi donc se dévoile à nos yeux un nouvel antisémitisme - juif, cette fois-ci ! Et dès lors, d'autant plus implacable !
Mais comment peut-on comprendre une telle pathologie ? Un mail, qui circule actuellement sur internet, m'a un peu ouvert les yeux - au moins par le nombre de cas de gens qui partagent cette folie. En revanche, il n'apporte qu'une ouverture très restreinte sur la compréhension de ce phénomène.
Steven Plaut, dans un article paru sous le titre de «La pathologie de l'antisémitisme juif», sur le site FrontPageMagazine (traduit par Albert Soued, www.nuitdorient.com), écrit :
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L'antisémitisme juif - une nouvelle pathologie ?
L'antisémitisme juif - une nouvelle pathologie ? « Parmi les extrémistes doctrinaires les plus malveillants et les plus venimeux, les Juifs antisémites sont à l'avant-garde de toute campagne calomnieuse contre Israël et de toute tentative pour intimider les Juifs d'Amérique et l'Occident. Les Juifs aujourd'hui sont à la tête des campagnes de boycott et de désinvestissement en Israël, ainsi que des groupes de «solidarité avec les terroristes». Ils font des pèlerinages dans les camps du 'Hamas et du Hezbollah, acclamant les terroristes et leurs atrocités. Ils ont initié les campagnes diffamatoires décrivant Israël comme un pays de l'apartheid et le stigmatisant comme l'équivalent moral de l'Allemagne nazie.
« Les campus occidentaux croulent sous le nombre de Juifs antisémites. Un député juif du Parlement anglais, Gerald Kaufman, a comparé les terroristes du 'Hamas aux combattants du ghetto de Varsovie et a dénoncé Israël comme une entité nazie. Et ceci n'est pas seulement une spécificité américaine ; vous trouvez un nombre important et choquant de Juifs antisémites parmi les Israéliens et les ex-Israéliens. »
Plaut cite nombre de personnes tombées dans ce travers. Shlomo Sand est évidemment l'un des chefs de file. Voici ce que Plaut écrit à son propos : « Pr. Shlomo Sand, un communiste pur et dur de la faculté d'histoire de l'Université de Tel-Aviv, est l'un des promoteurs les plus virulents de la mythologie antisémite. Il a publié l'an dernier un livre chez un éditeur gauchiste anti-israélien, où il cherchait à prouver que les Juifs ne sont pas et n'ont jamais été un peuple. Reprenant des mythes qui circulent dans les sites web néo-nazis, tout le livre de Sand est une espèce de «Protocole des Sages de Sion», une pseudo-analyse qui prétend que tous les juifs contemporains, ne seraient pas Juifs, mais descendants des Khazars, un moment convertis au judaïsme [NDLR : la thèse de Koestler.]. Selon cet «érudit» professeur, les Juifs réels ne seraient que les Palestiniens, devenus musulmans lors de l'invasion de l'Islam. N'étant pas vraiment Juifs, les faux Juifs n'ont donc pas droit à la terre d'Israël. Salarié par l'Université de Tel-Aviv, cet homme parcourt la terre entière, pour vanter sa thèse, vendre son livre et recommander l'élimination d'Israël [NDLR : Son livre, en France, a eu un grand succès].
Un autre professeur, retraité aujourd'hui, le dépasse en antisémitisme, Ariel Toaff, qui prétend avoir la preuve que les Juifs utilisent du sang non-juif dans un rituel religieux, calomnie classique de l'antisémitisme ordinaire, aujourd'hui adoptée par un Juif antisémite. »
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Dans une note, Plaut cite une ribambelle inquiétante de noms - une partie d'entre eux s'exprime sur un site américain du nom de «Counterpunch». Nous mettons le lecteur en garde : la suite du présent texte peut troubler les esprits faibles.
Par exemple, Jennifer Loewenstein de l'Université de Wisconsin a publié «l'Holocauste de Gaza» dans lequel elle écrit: « Israël et son maître américain résident depuis longtemps au plus bas de l'enfer, trahissant le nom de l'humanité. » Elle ajoute qu'Israël traite les Palestiniens comme des êtres sous-humains, employant le mot «Untermenschen», pour rappeler le traitement subi par les Juifs, du fait des Allemands. Puis, dans une citation qui aurait pu être faite par le journal nazi Der Sturmer des années 30, elle ajoute: « Les nouveaux maîtres juifs et leurs alliés aux Etats-Unis. n'ont pas l'intention de faire la paix avec les formes inférieures qui vivent en leur sein. » Pour Loewenstein, dans sa vision de la réalité, si Israël pratique le terrorisme d'Etat, c'est qu'il a entraîné le gouvernement américain dans une «cabale» où il dicterait la politique à suivre. Une mise à jour de vieux poncifs et stéréotypes du Juif qui manigance.
« Un autre antisémite qui sévit à Counterpunch est Richard Falk, un professeur retraité de Princeton, connu pour avoir servi dans la Commission de l'ONU qui a condamné Israël pour «crimes de guerre et génocide», bien avant d'avoir commencé à enquêter sur les opérations d'Israël à Gaza. Falk n'est pas seulement l'un des pires promoteurs de la guerre universitaire contre les Juifs, il est aussi le principal agent américain dans l'inversion orwellienne de la réalité, dans laquelle Israël est l'agresseur terroriste, alors que les agresseurs arabes sont d'innocentes victimes et des gens de progrès, amoureux de la paix. Pour lui, Israël est un pays de type nazi cherchant à tuer, alors que les islamo-fascistes du 'Hamas et ceux qui les soutiennent sont simplement des résistants qui protestent contre l'inégalité sociale au sein d'Israël. Pour lui, l'agression terroriste contre les Juifs est qualifiée de «poursuite de la paix», alors que l'auto-défense d'Israël est «un génocide». En 2007, Falk a publié «En marche vers un holocauste palestinien» où il prétend que «ce n'est pas exagéré d'associer le traitement subi par les Palestiniens, avec l'extermination des Juifs par les nazis ». Il écrit : « Les développements récents à Gaza sont très inquiétants, car ils expriment d'une manière éclatante l'intention délibérée de la part d'Israël et de ses alliés de soumettre toute une communauté, dans des conditions les plus cruelles, mettant sa vie en danger de mort. Si ce modèle de conduite est comparé à un holocauste en préparation, c'est qu'il s'agit d'un appel désespéré pour attirer l'attention des gouvernements du monde et de l'opinion publique internationale pour agir d'urgence, et empêcher ces tendances génocidaires de se transformer en une tragédie collective. »
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...Encore un : Gilad Atzmon
...Encore un : Gilad Atzmon Un autre individu contribue au site Counterpunch, un ex-Israélien Gilad Atzmon, joueur de saxophone, vivant en Angleterre et étroitement lié à des groupes néo-nazis en Europe. Actif dans des organisations pro-terroristes, Atzmon est si ouvertement antisémite que même certains groupes anti-israéliens refusent d'avoir des liens avec lui. L'écrivain anglais connu Oliver Kamm l'a dénoncé comme un négationniste de l'Holocauste. Atzmon a appelé à la destruction d'Israël et à l'embrasement des synagogues. Il dirige une petite clique de néo-nazis en Italie, dont il est le gourou. Il a fréquemment répété que «le Protocole des Sages de Sion» était un document historique témoignant des crimes du peuple juif.
Paul Eisen, un autre juif extrémiste anti-Israël au Royaume-Uni est aussi un individu qui nie ouvertement l'Holocauste. Il a distribué un essai intitulé «Les guerres de l'Holocauste» où il appuie les négationnistes et où il clame, entre autres, que les chambres à gaz à Auschwitz n'ont pas pu fonctionner comme on le dit. Ses sources sont David Irving et le fanatique néo-nazi Ernst Zundel, chassé du Canada, et aujourd'hui en prison en Allemagne.
De nombreux antisémites juifs se sont lancé dans l'aventure de nier l'Holocauste, dans un étrange forum appelé «Alef», créé sous les auspices de l'Université de Haifa, débattant sans fin si Hitler était vraiment coupable de quoi que ce soit, avec la conclusion qu'il ne l'était pas. Shraga Elam, un ex-Israélien basé en Suisse et membre de ce forum a publié une lettre de flagornerie, louant le négateur David Irving comme un «brillant chercheur».
Israël Shamir est le plus venimeux négateur de l'Holocauste, né juif, ayant émigré en Israël depuis l'Union soviétique, puis parti en Suède, changeant son nom en Adam Ermash, et converti au christianisme. Vulgaire «bouffeur» de Juifs, il suit de près toutes les conférences où on nie l'holocauste pour apporter sa contribution. Dans une interview avec l'islamiste Mohamed Omar, en août 2009, il a lancé son poison : « Je pense qu'il est du devoir de tout musulman et de tout chrétien de nier l'Holocauste, de rejeter cette croyance, tout comme Abraham et Moïse ont rejeté l'idolâtrie. Toute personne qui a foi en D. devrait nier l'Holocauste. Je pense qu'il est plus sérieux que les gens dénigrent D., non ? »
En Israël l'un des Juifs le plus ouvertement antisémite est le Pr. Israël Shahak qui a enseigné la chimie pendant des décennies à l'Université hébraïque. Il a répété maintes fois que le judaïsme enseignait l'adoration de Satan, et qu'il fallait se liguer avec les non-juifs pour les tuer. Il n'hésitait pas à parler «de l'usage de sang non-juif pour des besoins rituels». Il clamait que le Talmud était plein d'appels au meurtre de non-juifs, traités de sous-humains. Il a coopéré avec les néo-nazis partout dans le monde. Bien sûr, il voulait qu'Israël soit rapidement détruit et a été l'un des premiers à coopérer avec les terroristes palestiniens, bien avant le processus de paix d'Oslo. Beaucoup d'autres l'ont imité depuis. L'écrivain anglais Paul Bogdanor note dans une analyse de Shahak : « Selon Shahak, les Juifs ne pensent qu'à faire de l'argent, pour le bénéfice de l'Etat juif. selon Shahak, les Juifs complotent pour dominer le monde, à travers un empire du Maroc à l'ouest jusqu'en Chine à l'Est. Ils facilitent la dissémination du vice, pour asservir les masses, par la drogue qui les rendrait apathiques. »
Sans oublier Noam Chomsky, un anti-américain extrémiste notoire, professeur de linguistique au MIT. Fils d'un enseignant au College Gratz de Philadelphie, Chomsky déteste Israël presque autant qu'il hait l'Amérique. Il considère les deux pays comme pires que l'Allemagne nazie. Il a fait campagne au profit du négationniste français Robert Faurisson et d'autres néo-nazis européens. Sous prétexte de liberté de parole, il soutient des propos nazis, se fait publier par des éditeurs nazis et collabore à un journal néo-nazi qui fait la promotion de ses livres en même temps que celle de Joseph Goebbels. C'est le phénomène Chomsky.
Norman Finkelstein est moins ouvertement antisémite, marginalement seulement. Professeur à l'Université DePaul, il a été licencié voilà 3 ans et il est resté sans emploi. Sa carrière a été construite sur les mensonges et la fraude. Il a pris le parti de la terreur islamo-fasciste contre sa patrie. Son site personnel est un caniveau de quolibets infantiles et antisémites. Il prétend que les sionistes ont exagéré les dimensions de la Shoah pour voler de l'argent à l'Allemagne. Il a fait un pèlerinage auprès du Hezbollah. Son livre «L'industrie de l'Holocauste» est devenu un classique à l'usage des négationnistes et des néo-nazis. Il a loué David Irving comme un grand historien fiable. Pseudo universitaire, fraudeur, considéré comme un cinglé par les historiens sérieux, il est pourtant célébré par tous les antisémites, comme Neve Gordon un extrémiste qui enseigne les sciences politiques à l'Université Ben Gourion et qui a voué sa carrière à célébrer Finkelstein et ses «idées». Quand il ne dénonce pas Israël comme un pays fasciste terroriste pratiquant l'apartheid, qui a besoin d'être détruit, Gordon compare son héros Finkelstein aux prophètes de la Bible.
Voici quelques noms cités par Plaut. La liste est longue, mais elle est importante, car elle permet de cerner un peu mieux l'ampleur du problème. On pourrait aussi lui ajouter quelques camarades émanant de notre propre communauté de langue française, mais cela n'ajouterait plus rien.
Quand Plaut tente d'aborder le fond de la question, il n'arrive pas à des conclusions très convaincantes, à notre avis.
« Il est difficile d'expliquer ce qui motive ces Juifs antisémites, écrit-il. Une des rares personnes à avoir un peu approfondi ce sujet est Kenneth Levin, psychiatre à Harvard et journaliste occasionnel. Il pense que l'une des raisons de cet antisémitisme, c'est le désir de certains Juifs d'être reconnus sur le plan social dans un environnement hostile aux Juifs. Il le comprend aussi comme une tentative infantile de neutraliser une situation menaçante par un auto-blâme, attitude qu'on rencontre chez les jeunes enfants qui ont été violés. Enfin, il donne aussi une autre explication, en considérant ce phénomène comme le cousin germain en quelque sorte du fameux «syndrome de Stockholm», où les victimes adoptent le point de vue et les arguments de l'agresseur. »
Il nous semble que la seule dimension psychiatrique est insuffisante pour expliquer le présent phénomène. Il se peut qu'il faille revenir à des faits historiques élémentaires : avant la création de l'Etat d'Israël, un grand débat idéologique a éclaté entre diverses écoles, mettant en particulier en opposition diverses personnalités de l'université de Jérusalem à Ben Gourion. Les uns pensaient que la formule d'un Etat était mauvaise, dangereuse et inadaptée à leur idée du peuple juif, et voyaient avec épouvante la voie que suivait Ben Gourion et les militants qui le soutenaient, ces derniers visant à créer un Etat avec tout ce que cela signifie. Ben Gourion a eu le dessus, mais cela ne signifie pas que ses opposants ont renoncé à leur conception. Depuis lors, une partie de l'intelligentsia israélienne continue à penser que tout ce qui se passe dans le pays est fondé sur une erreur historique, et vise jusqu'à ce jour à combattre l'Etat d'Israël tel qu'il a été fondé par Ben Gourion, n'hésitant pas à faire feu de tout bois pour contrer le développement actuel (c'est l'intéressante thèse de Yoram 'Hazoni, parue dans «Hamedina hayehoudith, hamaavaq 'al nichmata chel Israël», paru au Makhon Chalem). Ce serait là l'esprit de toute l'idéologie de la Gauche israélienne, et surtout de l'extrême-gauche actuelle, et elle se retrouverait ainsi chez une partie de ces antisémites juifs, passant chez eux à un état extrémiste et pathologique.
Mais il nous semble surtout que quiconque connaît la communauté juive de l'intérieur sait qu'il peut se développer en son sein des gens qui prennent tout avec un sérieux abyssal, sans nuances et sans limites. Nous appelons cela des «protestants juifs». Ces gens-là peuvent mener une réflexion juste sur le plan théorique jusqu'au bout, et renverser les murs et le toit de la baraque, et faire prendre l'eau au bateau tout entier ! On trouve de tels gens dans les franges non pratiquantes de notre peuple - mais aussi parmi les extrémistes religieux, avec des personnes tout à fait engagées, qui peuvent se rendre chez A'haminajdad pour le soutenir et lui dire que le judaïsme est avec lui, ou encore tenter de rencontrer Arafat pour l'assurer de notre entier soutien !
Il nous est arrivé à l'occasion de rencontrer l'une de ces personnes de retour d'une visite chez Arafat (qu'il n'avait pas du reste pu rencontrer), et nous raconter, le visage livide, qu'à leur retour, des rabbanim connus comme étant les plus sévères lui avaient reproché plus que vertement d'avoir effectué une telle démarche : « Quoi, aller renforcer des gens qui ne cherchent qu'à nous détruire ! » La réaction - tout à fait saine - de ces rabbanim enlevait toute légitimité à ce type de démarche. On peut comprendre leur logique, on peut entendre leur critique du sionisme laïc, mais de là à renforcer nos plus grands ennemis du moment, ceux qui ne veulent que notre perte ? Se seraient-ils rendus chez Hitler, en son temps, avec une intention de cet ordre ? Nous craignons d'ailleurs que la réponse soit positive.
Nous rejoignons en tout cas Plaut dans sa conclusion : « La psychose de cet antisémitisme juif ne trouve nulle part son pendant dans aucune nation, faisant de ce cas, un cas unique au monde. Cette pathologie. met en danger la survie de l'Etat d'Israël et des communautés juives à travers le monde. C'est une vision en fort développement et elle imprime un sceau pervers d'approbation à tout projet génocidaire de tout groupe terroriste, renforçant la gloire et l'aura de ceux qui assassinent des Juifs ».
En attendant que des parades efficaces soient trouvées pour contrer de telles malfaisances, il est toujours possible de s'en préserver en les mentionnant dans la douzième bénédiction de la 'Amida ; « Lamalchinim véla Minim Al Tehi Tiqwa. »