"La nouveaute et la magie ont disparu d'un coup, et nous avons ressenti un grand danger", decrit l'infirmiere en chef de l'hopital Hadassah. Il s'est passe depuis presque 100 ans et les choses n'ont pas tellement change : le choc, la peur, les soldats appeles a l'aide, le role des arabes et la beaute stupefiante tout autour - a-t-elle ecrit dans son journal intime a cote de photos en noir et blanc, mais principalement en blanc.
"Ce matin, je me suis reveillee de bonne heure, fraiche et en bonne sante, et j'ai cru etre folle quand j'ai vu le sol, les arbres et tout le reste recouverts d'une neige epaisse. Les employes de l'hopital, qui sont tous nes en Eretz Israel, n'ont pas voulu croire que j'etais serieuse de vouloir venir a l'hopital (malgre la neige). Mais le trajet n'a pas ete si long et j'ai reussi a faire ce miracle et pardon, j'ai fait un pelerinage. De toute ma vie, je n'ai jamais vu un tel spectacle.
Meme une semaine apres la derniere grande tempete qui a frappe Israel, les habitants de Jerusalem ont du mal a reprendre le rythme de la vie quotidienne. La neige epaisse qui est tombee et a recouvert la capitale israelienne a brise tous les records. Les routes ont ete completement bloquees, des arbres sont tombes et les habitants de la ville ont ete prives d'electricite. Une chose pareille se passe une fois tous les cent ans, ont declare les meteorologues. Et pourtant, il y a presque 94 ans, en fevrier 1920, Jerusalem a ete ensevelie sous un metre de neige lors d'une des pires tempetes qu'elle ait connue. Un photographe de la 'moshava americanite', Eric Matheson, a pris des photos de cet evenement exceptionnel. Sur la plupart de ces photos, qui sont conservees par les archives du Congres americain, il est precise qu'elles ont ete prises en 1921, mais il doit s'agir d'une erreur.
Rahel Melin etait alors une infirmiere agee de 30 ans qui travaillait a l'hopital Rothschild de Jerusalem, ou elle etait arrivee avec un groupe de femmes a l'initiative d'Henrietta Szold, la fondatrice de l'organisation des femmes d'Hadassah. Depuis son Alyah en provenance de New York, en 1919, Rahel Melin notait tout ce qu'il lui arrivait en Eretz dans son journal intime. Cette neige epaisse etait un evenement remarquable pour Sion, et elle a largement ecrit dessus dans son journal intime, qui a ete traduit en hebreu par ses proches il y a trois ans. Dans ses ecrits, elle parle de la joie qui s'est emparee des habitants de la ville quand un manteau blanc a recouvert Jerusalem, mais aussi du danger qui planait sur la ville : les complications dans les habitudes de vie et la peur des voir les batiments s'effondrer sur la tete de leurs habitants. Qu'est-ce qui a change ?
Quand je suis arrivee a l'hopital, j'ai trouve un bonhomme de neige sur la terrasse de l'entree et l'ambiance etait chargee de la voix des jeunes, sous le choc, qui resonnait et etait tres agreable, mais sans aucun rapport avec l'ambiance habituelle d'un hopital. Sans exageration, environ cinquante paires d'yeux excites, brillants et autant de paires de joues rouges et gelees m'ont accueillie avec un grand cri : "madame, voyez-vous ce qu'il se passe ? Une jeune fille, qui voyait pour la premiere fois de sa vie une telle quantite de neige, fut prise d'une pulsion incontrolable de se jeter dedans et de "se laver" dans ce miracle de la nature.
J'ai jete mon "manteau de neige" mouille et en un instant, j'ai revetu mon "manteau d'infirmiere en chef", dure, meme si j'avais un sourire sur le visage. Je leur ai fait la morale et je leur ai demande de ne pas faire autant de bruit et leur ai dit qu'au final, la tempete ne les emmenerait pas si loin, jusqu'a ce qu'elles l'oublient meme completement, et que dans ce genre de cas, elles devaient garder une tenue correcte et calme ainsi que leur sang froid. Sans prendre en compte leurs sentiments internes, bouillants et infantiles, qui les appelaient a courir dans la neige et a se lancer des boules de neige. Je leur ai explique que bien que je sois plus adulte qu'elles et infirmiere en chef, moi aussi j'avais des fois des envies comme les leurs, mais qu'il fallait le faire au bon moment et au bon endroit. Mes paroles et le fait que j'aie detruit avec colere leur bonhomme de neige a prouve a toutes que j'etais serieuse. Le groupe s'est calme un peu et a repris le travail.
Rahel Melin, juive sioniste nee en Lithuanie, est arrivee a New York avec ses freres au debut du 20eme siecle afin d'etudier la medecine. Son petit-fils, Ran Perry, raconte que sa grand-mere etait de la generation de Paula Ben Gourion et de la meme promotion, la femme du premier premier ministre de l'Etat d'Israel. "La-bas, il fit la connaissance de Paula, qui etudiait avec ma grand-mere a l'ecole d'infirmiere. Elle et ma grand-mere sont restees en contact jusqu'a leur mort. Henriette Szold a cree l'organisation Hadassah en partant du principe que si les juifs revenaient sur leur terre, il fallait organiser un service de sante moderne et pour cela, elle a recrute a New York des gens du domaine de la medecine pour les faire venir a Jerusalem. Ma grand-mere s'est portee volontaire pour venir en Eretz, mais eclata alors la premiere guerre mondiale. Dans son journal intime, elle a ecrit qu'elle est arrivee en 1919 avec le premier groupe d'Hadassah".
Rahel Melin en 1919
Dans son journal, qui a ete ecrit dans sa langue maternelle qui etait le yiddish, Rahel a decrit de maniere chronologique son voyage vers Israel et ce qu'il s'y est passe pendant ces annees la. Malgre tout, pretend Perry, "son journal laisse des zones d'ombres. Ma grand-mere a peu ecrit sur ses sentiments et sur ses aventures personnelles, a part l'histoire de la neige a Jerusalem en fevrier 1920. Nous voulions en apprendre plus sur ses rapports avec notre grand-pere, mais cela n'y apparait pas". Quand Rahel est arrivee a Jerusalem, elle a pris un appartement en location dans le quartier de Rehava et elle a travaille en tant qu'infirmiere en chef de l'hopital.
Le calme et l'hibernation
La neige qui est tombee a choque les habitants. C'etait une vision spectaculaire que ni les olim hadashim ni les plus anciens n'avaient pas jamais vue. La Jerusalem de l'epoque, comme celle d'aujourd'hui etait recouverte de blanc et etait plus belle que jamais.
Dans ma grande hate de vouloir revenir au coeur de mon histoire, j'ai completement oublie de vous decrire en mots les images de la nature que j'ai vues de mes yeux (sur la route vers l'hopital). J'ai ete bloquee plusieurs fois, car il etait tout a fait impossible de sortir les jambes de la neige et de continuer a marcher. Mais le paysage de nature merite vraiment une courte description. Tout Jerusalem etait recouverte et enveloppee de neige blanche-bleutee. Le calme et l'hibernation semblaient vouloir dominer la ville, meme si le silence etait parfois trouble par les sifflements du vent fort. Les vieux arbres etaient courbes ou casses et les arbres plus jeunes qui avaient survecu a la tempete etaient restes en place, debouts et fiers, completement recouverts de neige.
Dans son journal, Rahel Melin decrit combien la tempete de neige avait ete forte et comment elle a surpris les habitants de Jerusalem non prepares. Tres vite, elle a ecrit, il s'est avere que cette surprenante merveille de la nature etait devenue un veritable danger. 93 ans apres, les habitants de Jerusalem qui sont restes bloques une semaine dans leur maison la semaine derniere, peuvent surement s'identifier avec le passage suivant :
L'epaisseur de neige est de trois pieds et quand on entre une jambe dedans, il est impossible d'en ressortir l'autre. Meme si D.ieu donne la sante, et qu'on tombe completement dans la neige, personne ne pourrait nous secourir sans faire de détour. Pour cette raison chacun doit trouver lui-meme, selon son poids et sa taille, comment marcher dans cette neige. En fait, il est possible de se laisser aller en descriptions face a ce magnifique spectacle offert par la nature, mais nous laisserons cela aux chercheurs, aux poetes, aux artistes et aux peintres, car pour notre plus grand regret, nous vivons dans un monde completement concret.
Toutes les routes et les chemins etaient bloques et recouverts d'une neige epaisse, rien n'en rentrait et rien n'en sortait. Chaque evenement etait pris tres au serieux. La nouveaute et la magie ont disparu d'un coup, et le public a commence a comprendre qu'il y avait un grand danger pour l'hopital, comme pour les autres batiments et maisons de Jerusalem en general, tout comme pour le reste d'Israel, si la neige et cette terrible tempete ne s'arretaient pas.
Le danger de glissade sur la glace qui s'etait accumulee sur le sol etait tres important, avec une petite difference à cette epoque : peu de gens avaient une voiture, mais la crainte que les habitations s'ecroulent sur leurs occupants etait plus importante que ce que Rahel decrit dans son journal. Les routes principales de l'epoque avaient ete fermees, comme aujourd'hui, les unes apres les autres. Les chemins d'acces a l'hopital etaient bouches et les malades avaient du mal a arriver pour recevoir les soins. Les directeur de l'hopital, a ecrit Rahel, cherchait des bras pour degager la neige amoncelee. Des bras d'une origine particuliere.
Comment reussir a stopper ce phenomene naturel qu'est la neige ? Ce secret-la, meme les americains ne l'ont pas decouvert. Mais comment malgre tout niveler un chemin vers les services vitaux de l'hopital et retirer la neige accumulee sur les toits afin qu'ils ne s'effondrent pas a cause du poids - pourvu que cela n'arrive pas et que l'on ne connaisse pas un malheur pareil, de tels degats et la mort d'hommes. Par surprise, la voix du grand seigneur lui-meme se fit retentir (le directeur d'Hadassah ? se demandent les traducteurs) en s'adressant a nous, il nous a demande avec empressement de nous inquieter de trouver d'autres personnes pour degager la neige. Les responsables de l'hopital lui repondirent que cela etait impossible parce que personne ne ferait cela.
"Et tous ceux qui sont ici ?" demanda-t-il
"Ils sont juifs", lui repondirent-il.
Bien evidemment que ce n'etait pas le bon moment de polemiquer et de verifier si les juifs etaient des gens ou non. Malgre tout, cette reponse mit l'accent sur le fait que les arabes se cachaient dans leurs cabanes a cause du temps et que les juifs de Jerusalem n'etaient pas encore arrives a un niveau assez bas pour degager la neige sous les pieds des autres.
Le juif fute a une proposition
Finalement, continue-t-elle de decrire, le grand public se lanca dans la mission et commenca a degager les routes, parce qu'il avait compris que personne ne le ferait a leur place et qu'il fallait faire vite pour degager l'acces a l'hopital. Petit a petit, ecrit l'infirmiere dans son journal, ce phenomene naturel se transforma en une nuisance dangereuse. Et beaucoup se mirent a prier pour que le soleil revienne et mette fin a la neige gelante qui continuait de tomber en grosse quantite.
Le public s'enrola pour ce travail, chacun avec des outils differents et varies. L'un rampa sur le toit, l'autre sur la pente du toit et d'autres sur les murs encore debouts, afin de proteger l'hopital le plus possible. Alors surgit la question suivante : comment tous les gens en bonne sante, lies a l'institution, arriveront a rentrer chez eux ? Et bien, comme on dit : le juif fute a une proposition. Bien sur, meme ce probleme fut regle autant que possible, mais pas sans de nombreuses difficultes : chacun a soutenu l'autre, les hommes devaient aller aupres des femmes afin qu'elles ne souffrent pas, halila, de refroidissement trop dur et trop profond.
Nous nous sommes reunis autour de la table et nous avons reflechi a ce qu'il se passerait demain : est-ce qu'il tomberait encore de la neige, ou le soleil reviendrait-il ? Soudain la porte s'ouvrit et deux de nos infirmieres de nuit entrerent et nous rapporterent qu'il etait impossible de passer et qu'elles avaient difficilement reussi a rejoindre l'hopital.
Beaucoup de critiques ont ete entendues ces derniers jours sur le role des autorites face a la tempete de neige et les complications de la vie quotidienne dans la capitale. Meme alors l'armee est entree en jeu - les soldats de Tsahal ont juste remplaces les soldats britanniques. L'histoire est un recommencement, comme on l'a deja dit. En ce qui concerne la conclusion de Rahel Melin, il serait juste de supposer que beaucoup auraient ete d'accord avec elle, meme de nos jours :
Le troisieme jour, les fonctionnaires juifs se reveillerent ainsi que le maire de la ville, mais il serait plus juste de dire que nos gens ont reveille les grands des nations (les envoyes britanniques) et leur ont fait entendre qu'il etait temps qu'ils s'inquietent de proposer un plan et un moyen de le mettre en place - ou sinon, un moyen alambique au moins, de nous permettre de voir ou allaient nos jambes et nos yeux.
Les britanniques ont eu du mal a commencer a comprendre que chaque petite maison de Jerusalem risquait un grand effondrement, ainsi que les ames brisees, malades et manquants de chance. Que les toits des maisons, eux-memes, n'etaient pas bien construits et que s'ils n'etaient pas soulages du poids de la neige, ils s'effondreraient et feraient beaucoup de victimes. Bien sur que dans cette situation critique, on ne se demandait meme pas s'il fallait demander de l'aide (et que cela couterait ce que cela couterait). Comme vous le savez, il y a un dicton qui dit : quand arrive une catastrophe, l'argent est la.
Mais comme toujours, en premier, apparurent les difficultes concernant les moyens, il serait plus vrai de dire les gens qui reussiraient a reveler des capacites exceptionnelles (c'est-a-dire : il etait difficile de trouver des gens capables de realiser des missions difficiles). Cela etant dit, apres avoir rencontre nombre de problemes, les gens de la mairie ont decide de mettre des soldats en place dans differentes zones de la ville afin qu'ils degagent la neige. Les organisations sionistes, ensemble avec le gouvernement, ont organise des soupes populaires ou on distribuait de la soupe et du pain gratuitement pour les pauvres. Hadassah a fourni l'aide medicale.
Couverture du journal intime
Rahel Melin et ses amis de l'equipe medicale sont sortis sur le terrain, proposer de l'aide aux necessiteux coinces par la neige et geles par le froid, sans faire de difference entre juifs et arabes. Pour elle, c'etait la premiere fois qu'elle etait confrontee aux conditions de vie de ses voisins arabes de l'Est de la ville. Son impression sur cette rencontre a ete decrite dans son journal :
Ce ne serait pas exagere de dire que nous avons rampe et glisse, alors que la neige arrivait jusqu'a hauteur de poitrine, dans les coins de la ville les plus recules et les plus en besoin de notre aide, et afin de voir qui avait besoin de notre aide. Nous avons frappe a toutes les portes afin de demander si les gens avaient besoin d'aide medicale et dans le meme temps distribuer des bons pour recevoir du pain offert par le comite sioniste. Mais croyez-moi que cela n'etait pas facile d'arriver jusqu'aux maisons, parce qu'elles etaient recouvertes de neige. Dans de nombreuses maisons ou nous nous sommes rendus (s'il est encore possible de les appeler maisons) les portes etaient recouvertes de neige et les habitants n'etaient pas sortis dans la rue depuis trois jours, et ils souffraient bien sur de faim, de froid et d'humidite.
La pauvrete que nous avons vue de nos propres yeux est dure a decrire - et peut-etre meme qu'il est difficile de croire a son existence. Nous avons vu dans une chambre, six enfants assis sur le sol, les uns plus petits que les autres, leurs mains et leurs jambes etaient rouges comme de la betterave et gonflees par le froid et la faim, leur pere tres faible etait alite depuis le debut de l'hiver, et leur mere s'occupait du peu de travail menager qu'elle avait a faire, et dans la maison, il ne restait meme pas une miette de pain. Et tout cela amplifiait notre grande crainte, que cette petite piece soit ensevelie sous la neige à cause de son toit tout mou, et que tout ce beau monde reste prisonnier de ce piege.
De telles visions et de tels spectacles sont tristes et montrent la verite nue, et nous avons vu ca dans presque toutes les maisons ou nous nous sommes rendus. Mais nous avons vu une chose qui etait au-dela de toute comprehension humaine, une chose qui, a notre grand desarroi, etait la triste realite : Alors que nous marchions, nous avons rencontre un homme qui connaissait le medecin et nous a demande de venir dans une maison, ou il y avait un enfant malade. Il est bien evident que nous avons repondu a sa demande. Qu'avons-nous vu la-bas ? que la maison etait une veritable ecurie, ou il y avait des chevaux, des taureaux et des vaches. Mais comme les maisons de plusieurs familles s'etaient effondrees a cause de la niege, les gens avaient du trouver un refuge, meme si cela etait sous un toit partage avec des betes.
Et en fait, des notre entree, nous avons vu la scene suivante : sur le sol etait etendue une vache morte et deux juifs etaient en train de la regarder. L'un d'eux, le plus jeune des deux, etait tres pale, et la tristesse et la peur se lisaient dans ses yeux souffrants. A la question du medecin, est-ce que la vache etait casher ou avait ete abattue, il repondit avec une voix faible, triste et la tete baissee : "elle a ete abattue. On a trouve un clou dans son corps ! Qu'est-ce que tu en penses, monsieur le docteur, quarante lires, tout mon argent, j'ai tout donner pour l'acheter. Et avec un tel temps, et en travaillant aussi dur".
Ceci n'etait qu'une introduction a la scene ironique du sort humain. Dans la deuxieme piece, c'est-a-dire a l'interieur de l'ecurie, dans la crasse et une grande puanteur, environ dix personnes etaient assises devant une petite lampe a gaz. Une mere tenait dans ses bras un bebe malade, qu'elle ne voulait pas soigner a l'hopital de peur qu'il meurt, halila, pendant le voyage a cause de la meteo.
C'etait un spectacle terrible, terrifiant, d'un enfant qui souffrait beaucoup et dont la mere ne pouvait rien faire pour lui.
Bien sur que nous avons fait tout ce qu'il etait possible pour transferer le bebe a l'hopital, mais la triste realite restait, dans de nombreuses autres maisons, de telles choses se deroulaient dans la meme mesure. Ce meme jour, je suis rentree a la maison brisee et cassee. J'avais un sentiment de culpabilite envers moi-meme et pour les gens qui souffraient des tempetes qui traversaient leur vie.
La partie du journal de Rahel Melin qui parle de la tempete de neige se termine par une description generale des degats qu'a laisses la neige derriere elle. Des dizaines de batiments ecroules, trois morts, et surtout "beaucoup de peur et de souffrance". Rahel continua son travail d'infirmiere pendant encore 20 ans, et apres, elle travailla comme infirmiere independante. En 1965, a l'age de 75 ans, Rahel est decedee. "Cela a ete tres emouvant de lire la partie du journal ou elle a parle de cette neige sur Jerusalem", conclut Ran Perry. "C'est surprenant de constater qu'apres tant d'annees, les choses n'ont pas tellement change".
En dehors de deux ou trois morts il n'y a pas eu de veritable catastrophe. Malgre tout, nous avons tous souffert d'avoir les mains et les jambes gelees, et apres "la danse de la neige", une petite epidemie de grippe se developpa. Quelques maisons se sont effondrees a cause de la neige, mais il est impossible de savoir vraiment, parce que dans le fond, la moitie des habitations de la vieille ville se sont effondrees.
Traduit de l'hebreu par David Goldstein pour Haabir-haisraeli.