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L'avenir pour les jeunes arabes
International Kountrass News nº 122 - Teveth 5770 / Décembre 2009

Erez Tadmor



Le présent article est très certainement polémique. Il émane d'une personne liée aux cercles situés à droite dans le pays. Il n'empêche qu'il décrit une réalité humaine fort inquiétante, même si elle ne concerne que les quelques milliers de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

Dans le cadre des tractations actuelles pour obtenir la libération de Gil'ad Chalit, il n'est pas inintéressant de comprendre un peu mieux ce qui se passe chez une partie des gens qui vont être libérés.


Et de saisir une fois de plus à quel point nos Sages ont raison, quand ils déclarent que tout celui qui a pitié des gens cruels finit par se conduire avec cruauté envers les gens qui méritent qu'on ait pitié d'eux (Tan'houma Metsora' § 1). La pitié est une vertu qu'il faut - elle aussi - savoir gérer.


Quelle peut être, à votre avis, la profession la plus prometteuse pour un jeune Palestinien de nos jours ? La voie universitaire, consacrer trois années de sa vie à étudier dans les universités et avoir espoir d'intégrer le miracle économique ? Profiter de l'instabilité des marchés financiers ?  Investir en Judée et en Samarie ? Se rendre à la faculté de médecine en Jordanie et prier pour obtenir le seul poste qui se libère cette année dans l'hôpital de Ramallah, bien qu'il soit réservé à un cousin d'Abou-Mazen ? Se diriger vers le monde des affaires et créer sa propre entreprise, pour laquelle il sera obligé de payer de lourdes «taxes» aux Tanzim ? Préférera-t-il devenir travailleur illégal dans la construction, transporté avec 25 compagnons de son âge dans un petit bus à partir de Roch ha'Aïn (ville située à la lisière des territoires, à côté de Kfar Qassam), et travailler pendant des années pour un salaire minimum et sans assurance médicale, exploité par des employeurs israéliens, des entrepreneurs qui se présentent comme hommes d'affaires ? Doit-il se mettre à transporter des blocs de béton ou à mélanger du plâtre, en espérant qu'un attentat n'entraînera pas le couvre-feu pour deux mois ?


Où un jeune Palestinien ambitieux peut-il trouver la voie la plus rapide qui lui permette de sauver sa famille de la détresse économique ou de l'infériorité sociale dans la société palestinienne dans laquelle elle est plongée ? Comment pourra-t-il gagner du respect, offrir une situation sociale et de l'argent à sa famille ou à tout le clan ? Devra-t-il devenir avocat ? Professeur ? Homme d'affaires ? Docteur ? Ouvrier du bâtiment ? Voleur de voitures ? Propriétaire de restaurant ? Vous serez peut-être surpris, mais - à la différence du jeune Israélien - il existe pour le jeune Palestinien une façon rapide de régler ce problème. Non seulement en Israël, mais dans le monde entier. En quelques années, le Palestinien qui choisit cette voie cessera d'être une personne inculte, sans argent, sans situation et sans profession - pour faire partie de l'élite dominante sur la scène politique et sociale de la société palestinienne, tout en profitant des finances de l'Autorité palestinienne ou du 'Hamas.


Alors que le jeune israélien doit s'enrôler pour trois ans, travaille un an et demi après sa libération, (pour effectuer ensuite un voyage d'un an à l'étranger), avant d'étudier trois années à l'université pour obtenir un diplôme et commencer une carrière dans des postes subalternes. un jeune arabe de 20 ans, de Naplouse, Jénine ou de 'Hébron peut s'épargner tout ce mal de tête et préférer la formule expresse palestinienne. Tout ce qu'il a à faire est de devenir terroriste. Planifier un attentat, préparer une embuscade, tuer deux ou trois colons, aider à la préparation d'une ceinture d'explosifs ou convaincre le cousin retardé de se faire exploser dans un bus à 'Haïfa ou dans un restaurant à Netanya. En bref, - bien qu'il doive se salir les mains avec un peu de sang juif et que durant deux mois, il lui faille éviter le Shin Beth, risquer de se faire arrêter et séjourner de trois à sept ans dans ce genre de maison de vacances que sont les prisons de la sécurité israélienne - à partir de là, l'avenir le plus rose s'ouvre devant lui.


Là, le jeune Palestinien s'inscrira dans un cours lui permettant de terminer son baccalauréat ou de compléter ses études dans le cadre de l'«université ouverte», ou les deux à la fois. Il se lancera également dans des études religieuses et rencontrera de la sorte des terroristes éminents et des chefs d'organisations, avec lesquels il s'efforcera d'établir des relations suivies. Il sera alors instruit de diverses techniques de combat. Par la grâce des surveillants des prisons, il pourra regarder les chaînes satellitaires arabes sans limitation, et il pourra être interviewé sur son portable par les stations de radio israéliennes ou pour les chaînes de télévision arabes. Pour le plaisir, il aura le loisir de jeter de temps en temps des matelas enflammés sur les gardes et autres personnels subalternes.


Tout ceci, bien entendu, sur le compte du contribuable israélien.


Après quelques années, afin de faire un geste à l'égard de l'AP, il sera libéré dans le cadre d'un «processus d'échange». Il sera transféré avec tous les honneurs en bus dans sa ville natale, où il sera accueilli par les applaudissements et les ovations de la foule. Son visage apparaîtra sur des centaines d'affiches, le montrant portant une Kalachnikov en bandoulière, apposées quelques semaines avant la libération. De joyeux tirs en l'air l'accompagneront durant la première semaine de sa nouvelle carrière de terroriste libéré.


La première vague d'euphorie une fois passée, notre terroriste - lui qui a abattu de sang-froid deux enfants dans le Qibouts Metzar, ou celui qui a organisé l'explosion dans le restaurant de Netanya - se dirigera vers les bureaux de l'Autorité palestinienne, et il se verra attribuer un rôle de gestion dans l'un des bureaux ou un poste de commandement dans le cadre des services de sécurité des Palestiniens. Ces organismes sont entièrement constitués de terroristes qui ont été capturés et puis libérés à la suite de transactions ou dans le cadre de gestes de conciliation, ou qui n'ont jamais été pris. En quelques années, notre terroriste arrivera à un statut économique auquel il ne pouvait que rêver. Il sera considéré comme le héros culturel du quartier, que tous les enfants du voisinage regarderont avec admiration lorsqu'il se dirige la tête haute vers son bureau.

Oui, oui, nous avons permis que les assassins des Juifs connaissent une promotion rapide et puissent réussir dans la vie. Nous sommes tous devenus des gens que l'on peut tuer, mais ce n'est plus gratuit. C'est le contraire, il y a un prix, mais il est inversé : au lieu qu'un terroriste doive payer de sa liberté ou par sa vie, parce qu'il a tué - désormais, il passe quelques années dans ces colonies de vacances forcées que sont les prisons israéliennes, et après cela intègre ensuite une carrière et un statut auxquels il n'aurait jamais pu accéder autrement.


N'insistons pas sur les conclusions, car cela n'est pas notre propos : nous voulions simplement expliquer l'étendue de cette vaste fumisterie qu'est la prison destinée aux terroristes. Si au moins ces gens avaient droit aux conditions que connaît Gil'ad Chalit, on aurait peut-être pu parler d'un échange honnête. Mais quand l'État d'Israël leur offre une maison de retraite aux frais du contribuable israélien, il n'est pas étonnant que dans la rubrique humour de l'un des quotidiens israéliens - un humour qui souvent reflète la réalité la plus amère - a paru la nouvelle suivante : «En dernière minute, l'échange a été annulé  : les terroristes incarcérés ont refusé de quitter la prison avant d'avoir achevé leurs études universitaires dans la prison israélienne».

Tag(s) : #Coup de gueule
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