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Ce discours de Benjamin Netanyahu, a été prononcé le 4 janvier 2011 à la Knesset. Le Premier Ministre Israélien y fait une demande officielle et publique de clémence pour Jonathan Pollard. Ce dernier est en prison au Etats-Unis depuis 25 ans et au vu de son état de santé, l’administration Obama pourrait être la dernière à pouvoir laisser Pollard finir sa vie sur la terre de ses ancètres.
Discours adapté de l’hébreu par Jonathan-Simon Sellem – JSSNews

 


 

Chers collègues de la Knesset,

 

Cette discussion des 40 signatures est habituellement accompagné par, ou même parfois se concentre sur les différences d’opinion entre nous, et je vous assure que plus tard dans mon discours, je discuterais de plusieurs questions que vous soulevez dans cette discussion. Cependant, cette fois je veux ouvrir mon propos par un sujet qui nous unit tous – membres de la Knesset et l’ensemble du pays – c’est la libération de Jonathan Pollard.

 

Le 7 Janvier 2002, il y a près de neuf ans, je suis allé à la prison de Butler. Cette prison est en Caroline du Nord, et je me suis rendu sur place afin de rendre visiter à Jonathan Pollard. Je suis entré dans la prison et ait été conduit à une sorte de salle de pause. J’ai attendu patiemment la rencontre, et après quelque temps, Jonathan Pollard est entré, accompagné d’un garde, qui était avec lui pendant toute la réunion. Nous nous sommes serrés chaleureusement la main, il s’est assit à côté de moi et nous avons commencé à parler. Je voudrais vous rappeler qu’à ce stade, Jonathan avait déjà été en prison pendant plus de 16 ans.

 

Je m’attendais à voir un homme amer, en colère, abandonné, un homme frustré, mais ce n’est pas ce que j’ai trouvé. J’ai rencontré un être intelligent, je dirais même homme brillant, un homme calme et réaliste. Jonathan a parlé avec détermination et sérieux. Il a maintenu un discours de retenue maximale. Je lui ai demandé ce que c’était que la vie en prison et il m’a expliqué la difficulté de vivre dans ces conditions particulières pendant plus de 16 ans – 6000 jours.

 

Mes amis, plus de neuf ans se sont écoulés depuis, et Jonathan est en prison depuis plus de 9.000 jours. Je dois vous dire qu’il m’a parlé au sujet de sa situation de manière très terre-à-terre, sans aucune pitié de soi. Je lui ai posé plusieurs questions spécifiques concernant les conditions de son incarcération, et il a dit, de la manière la plus laconique qu’il soit: “Ce n’est pas facile”.

 

J’avais devant moi un un homme juif chaleureux, un homme fier d’être juif et sioniste. Je n’ai aucun doute sur le fait que sa force intérieure et son caractère spécial sont les qualités uniques qui lui ont permis de s’accrocher depuis 25 ans ouil a été en prison – de s’accrocher et de maintenir sa stabilité mentale. Je lui ai dit à l’époque: «Je vous jure, Jonathan, que l’Etat d’Israël, et moi-même, vont faire ce qu’il faut faire pour vous ramener à la maison, à votre peuple, pour vous ramener en Israël” . Il est vrai qu’au fil des ans, les premiers ministres, ministres et bien d’autres ont agi pour Jonathan Pollard. Malheureusement, ces actions n’ont pas encore été couronnés de succès.

 

À l’été 1995, le Premier ministre Yitzhak Rabin a demandé au président Clinton d’accorder la clémence a Jonathan Pollard comme un geste humanitaire. En Janvier 1996, alors ministre de l’Intérieur, Haim Ramon, a accordé la citoyenneté israélienne a Jonathan après une décision prise par son prédécesseur, le ministre de l’Intérieur Ehud Barak en Novembre 1995. Quand je suis devenu Premier ministre à mi-1996, j’ai demandé aux ministres du gouvernement de multiplier les visites à la prison lorsqu’ils visiteraient les Etats-Unis. Plusieurs personnes ici, aujourd’hui députés, l’ont fait.

 

Je vous vois hocher la tête, Yuli Edelstein. Vous l’avez fait. Limor Livnat, vous l’avez fait. Yaacov Neeman, Mickey Eitan, Eli Yishai – ils ont aussi fait ce geste. J’ai également demandé aux représentants officiels du gouvernement – auprocureur général, Elyakim Rubinstein, au Secrétaire du Gouvernement, Danny Naveh – de lui rendre visite en prison, et ils l’ont fait.

 

Le 11 mai 1998, mon gouvernement a fait une annonce officielle. En voici une citation: “Jonathan Pollard a été un agent israélien qui a été au service de hauts fonctionnaires du Bureau Israélien des Relations Scientifiques. À la lumière de ce fait, le gouvernement d’Israël reconnaît son obligation et est prêt à supporter l’entière responsabilité résultant de cette situation “.

 

Avant la Conférence de Wye River en septembre 1998, j’ai demandé au président Clinton de libérer Jonathan Pollard, dans le cadre de l’accord que  nous étions sur le point de signer avec les Palestiniens.

Sur la base de ces conversations, j’ai eu une intuition, un très fort sentiment, de croire que Jonathan reviendrait à Israël avec moi. Malheureusement, pour moi et pour vous, cela ne s’est pas produit et les raisons en sont bien connues.

 

En ce qui concerne les premiers ministres qui ont suivi: Barak, Sharon, Olmert – ils ont tous demandé aux présidents américains, y compris Clinton et Bush, de libérer Jonathan, et les présidents d’Israël ont également demandé la libération. Plus tard, j’ai servi en tant que chef de l’opposition. J’ai rencontré le président Bush lors de sa visite à Jérusalem. Je lui ai demandé de libérer Jonathan Pollard. Je lui ai écrit une lettre demandant formellement qu’il le fasse avant la fin de son mandat.

 

Lorsque j’ai été élu pour la deuxième fois pour servir en tant que Premier ministre, j’ai soulevé la question lors de ma première visite à Washington, lors ma conversation avec le président Obama. Depuis lors, j’ai soulevé le sujet beaucoup de fois avec de nombreux chefs d’État, y compris au cours des derniers mois. Vous aussi, vous, les membres de la Knesset, n’avez pas ménagé vos efforts au cours des années pour  obtenir la libération de Jonathan, y compris a travers la lettre que vous avez récemment envoyé au président Obama, lettre signée par presque tous les membres de la Knesset – 109 au total.

 

Je peux dire aujourd’hui que le gouvernement d’Israël, la Knesset israélienne, nous avons tous essayé, essayé et essayé et cela n’a pas réussi. Il y a deux semaines, j’ai reçu une lettre de la prison, de Jonathan, me demandant, en tant que le Premier ministre d’Israël, d’appeler publiquement – je le répète, publiquement- le Président des États-Unis a libérer Jonathan Pollard. J’ai entendu beaucoup d’entre vous au cours des derniers jours me demandant d’accepter la requête. J’y ai réfléchi tout comme vous l’avez également fait.

 

Je pense qu’après un séjour de 25 ans en prison, après 15 ans d’efforts infructueux pour obtenir sa libération, j’ai décidé de recevoir sa demande et j’estime que c’est une bonne chose à faire que de demander ouvertement, depuis ici à la Knesset, à Jérusalem, dans un endroit qui représente toute la nation, la libération de Jonathan. Je voudrais à présent vous lire la lettre que j’ai envoyée au président Obama à propos de Jonathan.

 

Cher Monsieur le Président ;

 

Au nom du peuple d’Israël, je vous écris pour vous demander la clémence pour Jonathan Pollard.

 

Au moment de son arrestation, Jonathan Pollard avait agi en tant qu’agent du gouvernement israélien. Même si Israël n’a jamais dirigé ses efforts de renseignements contre le gouvernement des Etats-Unis, nos actions étaient mauvaises et étaient tout à fait inacceptables. Que ce soit Monsieur Pollard ou le gouvernement d’Israël, nous avons à maintes reprises exprimé des remords pour ces actions, et Israël continuera à respecter son engagement qui veut que de telles actions illicites ne se reproduisent jamais.

 

Comme vous le savez, Monsieur le Président, j’ai soulevé la question de la libération de Jonathan Pollard à de nombreuses reprises dans les discussions avec votre administration et avec les administrations américaines précédentes. Les précédents premiers ministres et ministres israéliens ont également demandé la clémence pour Monsieur Pollard auprès de vos prédécesseurs.

 

Jonathan Pollard a passé 25 ans en prison, je crois qu’une nouvelle demande de clémence est tout a fait appropriée. Je sais que ce point de vue est également partagé par d’anciens hauts responsables américains ayant une connaissance de l’affaire ainsi que par de nombreux membres du Congrès.

 

Jonathan Pollard a servi sa peine en prison plus que toute autre personne reconnue coupable de crimes semblables. Sa peine est même plus longue que celle demandée par les procureurs au moment de son plaidoyer. Jonathan a beaucoup souffert de ses actes et son état de santé s’est considérablement détérioré.

 

Je sais que les États-Unis sont un pays fondé sur l’équité, la justice et la miséricorde. Pour toutes ces raisons, je demande respectueusement que vous considériez favorablement cette demande de clémence. Le peuple d’Israël y sera éternellement reconnaissant. “

 

C’est la lettre. Je sais que cela reflète l’ensemble de nos sentiments véritables.

 

Chers membres de la Knesset, au nom de la nation tout entière, je tiens à envoyer depuis cette tribune de la Knesset à Jérusalem, un message à Jonathan Pollard. Jonathan, vous avez tenu pendant 25 ans. Restez fort. Le peuple d’Israël tient votre main très fortement, le peuple d’Israël vous attends et si D.ieu le veut, vous serez bientôt parmi nous.

 

http://jssnews.com/2011/01/05/discours-netanyahu-pollard-jan2011/

Tag(s) : #Actu
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