Dans le monde on comptait deja les heures jusqu'aux tirs des missiles 'Tomahawk' vers la Syrie, mais le president des Etats-Unis a annonce son report au dernier moment. Le 'Wall Street Journal' raconte le drame qui s'est deroule en coulisses : la phrase qu'a dit le chef d'etat-major Dempsey a Obama et qui a marque le president ainsi que sa marche avec son chef de cabinet. Meme a la Maison-Blanche on a ete etonne.
Apres une marche de 45 minutes avec le chef de son cabinet a la Maison-Blanche, le president des Etats-Unis, Barack Obama, a pris une decision etonnante sur le dossier syrien. C'est en tout cas ce que rapporte ce dimanche le 'Wall Street Journal'. En toile de fond : le chef d'etat-major des armees des Etats-Unis d'Amerique qui est persuade que le moment de l'attaque n'a pas d'importance.
Selon l'article du journal, les adjoints du president ont declare que le president a pris sa decision seul. Jusqu'a la nuit de vendredi l'equipe de la securite nationale d'Obama n'a pas du tout prepare l'option de s'adresser au Congres pour lui demander l'autorisation d'une operation militaire. Les seules discussions se portaient sur la question de savoir comment punir Assad et non pas s'il fallait le faire. Les equipes ont discute de plusieurs cibles a bombarder et du calendrier des operations.
Mais, selon le journal, Obama n'a pas cache son malaise de ne pas avoir le soutien du conseil de securite. D'anciens responsables officiels, et d'autres qui sont encore en poste, ont declare que sa decision montre sa crainte de voir son action prise pour une action unilaterale sans le soutien politique du Congres et sans la Grande-Bretagne. Les pays arabes ne lui ont apporte que peu de soutien public, meme si en prive ils l'ont encourage a attaquer.
Un responsable du gouvernement a raconte que le changement dans la facon de penser d'Obama a perturbe les gens de la Maison-Blanche. Certains ont exprime leurs craintes. Ils ont demande ce qu'il se passerait si le Congres refusait le recours a la force. Ce geste d'Obama a aussi surpris Israel et l'Arabie saoudite. Un autre responsaable a declare que le soucis principal, au sein des allies de l'Amerique au Proche-Orient, etait que le temps qui passe retirait le sentiment d'urgence de la situation.
D'autres responsables ont declare que lors d'une des discussions qu'a tenu Obama la semaine derniere avec le chef d'etat-major des armees des Etats-Unis, le general Martin Dempsey, ce dernier aurait declare quelque chose qui aurait beaucoup influence le president. Selon eux, Dempsey aurait declare que le moment de la frappe importait peu et que si elle avait lieu demain, dans une semaine ou dans un mois, l'armee pouvait garantir que l'operation serait toujours aussi efficace. Et en fait, Obama a rappele cet element dans son discours d'hier.
Jusqu'a vendredi soir l'equipe de la securite nationale d'Obama n'etait concentree que par des consultations aupres du Congres, et non pas sur le vote de celui-ci pour l'utilisation de la force. Pendant sa rencontre avec son chef de cabinet, Denis McDonough, les deux hommes ont marche pendant 45 minutes dans le jardin de la Maison-Blanche. Au cours de cette marche Obama aurait declare qu'il etait persuade que de simples consultations aupres du Congres ne suffisaient pas et que les legislateurs devaient voter et autoriser cette action. Des responsables officiels ont declare que McDonough est connu pour ses positions de prudentes en ce qui concerne une implication des Etats-Unis en Syrie.
Vendredi a sept heures du soir, heure locale, Obama a convoque ses adjoints, dont la conseillere a la securite nationale Susan Reiss, et leur a annonce son programme. Nombre d'entre-eux ont ete tres surpris a cause du risque que le Congres s'oppose a l'attaque. Un membre important du gouvernement a declare que "si le Congres n'autorise pas cette action, les consequences pour lui et d'autres pays dans le monde seront tres importantes".
Plus tard dans la nuit de vendredi, Obama expliqua a ses conseillers que sa decision montrait sa deception grandissante des critiques juridiques qui lui etaient faites pour avoir pris des decisions sans en demander l'autorisation au Congres, et du fait que meme ses decisions prises par le biais des autorites legislatives etaient critiquees. Obama a alors precise sa decison finale et a annonce que son conseiller l'avait accepte.
L'histoire d'une prise de decision
Au debut les gens d'Obama ont declare qu'il n'y avait pas besoin de demander l'autorisation du Congres pour une attaque limitee contre le regime syrien, mais les exigences des senateurs du parti democrate les ont fait se rendre a l'evidence. Obama devrait recevoir le soutien du Senat, ou la majorite est detenue par les democrates (54 democrates contre 46 republicains), mais au Congres sa mission sera bien plus difficile. Selon les commentateurs, Obama pourrait enregistrer une defaite qui prendrait en compte toutes les actions realisees par le passe sans en demander l'autorisation.
A contrario, a la Maison-Blanche on pense que malgre les difficultes et les pieges a venir, le Congres votera en faveur d'une attaque contre la Syrie a cause de la menace qu'elle represente avec ses armes chimiques pour Israel, et les autres allies de l'Amerique au Proche-Orient. C'est en tout cas ce que des responsables du gouvernement ont declare aux journalistes.
Il n'est pas sur que cette explication convainque les membres du Congres qui sont censes rentrer de vacances le 9 septembre et debattre de ce sujet. Au Congres il y a une majorite republicaine de 233 pour 200 democrates, qui comprend aussi les separatistes du mouvement 'Tea party' et les liberaux opposes a la guerre.
Traduit de l'hebreu par David Goldstein pour Haabir-haisraeli.