Le raid audacieux sur le radar en egyptien en 1969 ( a lire ici : Le vol du radar egyptien - noel 1969 ! ) a eu lieu en meme temps que le drame francais : les vedettes lance-missiles qui n'avaient pas ete livrees a israel, a cause de l'embargo sur les armes decrete apr la France, sont parties astucieusement de Cherbourg pendant la nuit de noel 1969. Et ainsi sont decrits les jours ou Israel agissait sans compter :
Pendant la nuit de noel 1969, alors que les francais de Cherbourg faisaient la fete, cinq vedettes lance-missiles fabriquees pour la marine israelienne sont sorties du port local. Ces vedettes n'etaient pas censees sortirent de la-bas, a cause de l'embargo sur les armes vendues a Israel decrete par la France. Ce n'est qu'au petit matin, alors que les bateaux 'vendus' a une societe novergienne etaient deja en haute mer, qu'un des ouvriers du port remarqua leur absence et declara "regarde, elles ne sont plus la". Quelques jours plus tard les bateaux arriverent au port de Haifa et furent accueillis lors d'une grande ceremonie, et en presence des grands de l'Etat.
Les premieres informations en Eretz, sur la disparition des cinq vedettes, provenaient alors de 'sources etrangeres'. Les journaux du monde parlaient de cette action en premiere page et revelaient une fascination pour l'action audacieuse des soldats israeliens. Le 'Sunday Times' britannique ecrivait : "il semblerait pour l'heure que les israeliens aient contourne l'embargo francais sur les armes en direction d'Israel - et c'est une operation digne d'un film de James Bond".
Le "Sunday Express' rapportait que les vedettes avaient navigue pendant 48 heures sans lumieres et sans emettre un seul indice sur leur position. Elles ont ete reperees par les patrouilles de l'aviation francaise, mais elles etaient deja face aux cotes du Portugal. Apres cela arriva une information selon laquelle les vedettes avait passe le detroit de Gibraltar. Le 'Sunday Telegraph' publia alors que les bateaux qui etaient partis de Cherbourg avaient hisse le drapeau norvegien et que meme sur les ponts les hommes d'equipage etaient norvegiens.
Au debut de cette affaire les francais pensaient que les norvegiens avaient achete ces vedettes, et que leur destinataire etait la Scandinavie, comme l'avait confirme le porte-parole du ministere de la defense a Paris. Mais le ministere des affaires etrangeres a Oslo n'avait aucune connaissance de ces vedettes et du fait qu'elles avaient ete achetees par une societe norvegienne. La societe qui avait, a priori, achete ces bateaux n'existait meme pas selon eux. Suite au message provenant d'Oslo le bureau du premier ministre francais annonca une ouverture d'enquete.
"Encore hier soir ils ont mange ici"
Juste avant l'operation, une dizaine d'homme de la marine israelienne avait sejourne a Cherbourg, en esperant que l'embargo sur les armes serait annule par Paris et que les vedettes pourraient prendre la route pour Israel. "Encore hier ils ont mange chez moi", a raconte le proprietaire d'un restaurant de Cherbourg, dans lequel les israeliens avaient l'habitude de frequenter. "C'est vrai, je les ai vu faire le plein des bateaux", a declare un habitant de la ville.
Le personnel du port ne s'est pas etendu sur le sujet, qui du fait que c'etait le jour de noel n'avait pas eu connaissance d'informations sur le sujet, a ete ecrit dans le 'Yediot Aharonot'. Les habitants de la ville regardaient les quais du port et se rappelaient des marins israeliens, qui ont sejourne longtemps au port. "Ils etaient tellement gentils" declara un proprietaire de pub en regardant en direction des quais vides. "Ils etaient plus que gentils", declarerent plusieurs filles de Cherbourg.
Suite a cette operation reussie d'Israel, il a ete annonce en France que le ministere de la defense avait ordonne d'augmenter la surveillance aupres des 50 avions 'Mirage' destines a Israel, et qui n'avaient pas encore ete livres a cause de l'embargo.
Le general de l'operation
Une fois que les vedettes aient jete l'ancre dans le port de Haifa le centre de l'affaire revint vers la France. Le heros de l'operation, le general Mordechai (Moka) Limon fut expulse vers Israel par les francais. A paris Mordechai Limon etait le chef de la delegation du ministere de la defense pour l'Europe occidentale, et son role etait de veiller aux "bons jours" pendant lesquels les armes francaises arrivaient en abondance en Israel, ainsi qu'aux "mauvais jours" a partir du moment ou il avait ete decide la mise en place de l'embargo.
Israel presenta son mecontentement pour l'expulsion du general Limon. L'ambassade israelienne a Paris declara que Limon avait agit sans commettre de faute et qu'il n'avait pas enfreint les lois francaises dans cette affaire des cinq vedettes. Le 'Yediot Aharonot' annonca que depuis son retour, des centaines de francais avaient appele au domicile du general israelien pour lui transmettre, ainsi qu'a l'Etat d'Israel, leur soutien et leur comprehension pour la prise des vedettes de Cherbourg.
Le jour ou les vedettes arriverent en Israel et apres que les francais aient annonce l'expulsion du general Limon, l'ambassadeur d'Israel a Paris, Walter Eytan, fut convoque au ministere des affaires etrangeres a Paris. Apres cet entretien l'ambassadeur refusa de repondre a la presse.
Apres quelques jours, le ministre de la defense francais declara que le president Pompidou avait envisage le retour a la politique d'embargo selectif sur Israel, "mais l'affaire des vedettes de Cherbourg avait annule toutes les chances de suppression d'un embargo total". Le ministre Michel Debre a declare qu'Israel aspirait a la guerre avec les pays arabes : "c'est un pays dirige par des faucons, y compris la premier ministre Golda Meir. Il suffit de voir ses declarations a son retour de Washington pour comprendre qu'Israel souhaite une guerre totale, meme si ceci cela met en danger ses rapports avec les Etats-Unis".
Sur le general Limon, le ministre francais de la defense declara : "je suis surpris et choque qu'un officier superieur ait ete ainsi capable de violer sa parole, comme l'a fait l'amiral Limon. Cela me repulse, pour moi c'est une question d'honneur".
Le general Mordechai Limon est mort en 2009 a l'age de 85 ans. Le president Shimon Peres a dit de lui : "c'etait un homme hors du commun, un commandant aime et respecte".
Traduit de l'hebreu par David Goldstein pour Haabir-haisraeli.