Grand sondage aupres des soldates de Tsahal en 1948

Fieres mais pas toutes heureuses. Avec la creation de l'Etat, Tsahal a realise un sondage aupres des soldates servant dans l'armee. Alors, quel etait le role des femmes dans Tsahal il y a 64 ans ?

Les soldates ont le moral, sont fieres de leurs uniformes, mais se plaignent des conditions et de la nature de leurs postes. C'est la photo generale de la situation apres un grand sondage realise par Tsahal aupres des soldates en septembre 1948, quatre mois seulement apres la creation de l'Etat d'Israel. Ces resultats ont ete reveles hier, par le ministere de la defense grace aux archives de Tsahal, a l'occasion de la journee internationale de la femme qui a lieu aujourd'hui. "Le sondage prouve que les femmes sont fieres de 'l'armee des femmes'", a t-il ete ecrit en ouverture des conclusions de ce sondage, "mais elles avouent des mecontentements dans d'autres domaines".

Ce sondage, dont les resultats sont arrives entre les mains de Ynet, fut le premier du genre et fut realise aupres de 255 soldates de l'unite 205 de l'armee feminine, qui etait representative des autres unites de femmes dans l'armee. Des resultats il ressort que 93% des premieres soldates de Tsahal etaient fieres d'etre soldates, et que 74% d'entre-elles declaraient avoir un bon moral. 72% des interrogees avouaient entretenir de bons rapports avec les autres femmes, et 73% reconnaissaient etre satisfaites de leurs postes. Seules 7% des sondees declaraient que leur corps d'arme n'avait pas un role important dans les efforts de guerre.

Malgre tout, les soldates de 1948 ne presentaient pas toutes les memes sentiments par rapport a leur role ou les conditions de service. Selon le sondage, seulement 42% etaient satisfaites de leur conditions et la majorite des soldates (58%) voulaient changer de poste, alors que les secteurs les plus demandes etaient (dans un ordre decroissant) : secretariat et travail de bureau, telephone et fax, secouristes, environnement et bien-etre. En plus, 62% seulement des sondees se declaraient satisfaites de l'approvisionnement de leur unite, et encore moins de leurs conditions de base.

Dans ce sondage, il est encore precise que 40% des interrogees, sont persuadees que les soldates ne respectent pas assez le secret, et que seulement 28% d'entre-elles savent distinguer 'une information secrete d'une qui ne l'est pas'. A la question 'est-ce que l'armee feminine te donne la possibilite de servir le pays de facon efficace ?', 69% ont repondu 'oui, parfaitement', 24% 'peut-etre que oui', et 7% ont repondu negativement. La plupart des soldates (73%) ont felicite leurs superieures sur leur facon de remplir leur role et leur facon de se comporter, elles ont felicite les officiers en particulier.

"Le moral de l'armee feminine et l'evaluation de leur participation aux efforts de guerre sont dependants de facteurs mentaux et sentimentaux particuliers a chaque soldate", rappellent les responsables de ce sondage. "

Est-ce que les bases se sont deteriorees avec la creation de l'Etat ?

De ce document il ressort que les soldates etaient fieres de porter l'uniforme, tout en reconnaisssant qu'il y avait des possibilites d'ameliorer les rapports de vie au sein de l'armee. La grande majorite des interrogees (72%) pretendaient qu'il fallait developper ce domaine : "il faut multiplier les rencontres amicales entre filles d'origines, de cultures et de modes de vie differents,. Il manque dans les camps des clubs et des pieces consacrees a la culture". D'autres declaraient : "on ne fait aucun effort pour nous faire des clubs et nous nous rendons dans les rues et les cafes pour rencontrer du monde".

Il y en avait aussi qui se plaignaient du manque de formation : "beaucoup des filles manquent de formation elementaire, et il y a des cas de filles qui ne savent meme pas signer de leur nom". Selon l'analyse de ce sondage, ce sont justement celles qui avaient la plus grande education qui etaient les moins amicales. Il ressort encore de ce sondage que 25% de celles qui dormaient dans les bases auraient prefere dormir chez elles, pour les raisons suivantes : "les literies ne sont pas confortables, il n'y a pas assez de calme pendant les heures de repos,..."

D'un point de vue logistique, 60% des soldates pretendaient qu'il n'y avait 'pas de psiton' pendant la distribution de l'approvisionnement, mais 50% declaraient que dans leurs bases il y avait des manques au niveau de l'hygiene et du nettoyage et qu'il manquait des livres et des appareils de sport.

En plus de cela, 21% des interrogees declaraient avoir une formation militaire et civile non utilisee par Tsahal. Parmi les soldates qui se declaraient insatisfaites de leur poste, 63% avaient moins de 18 ans, et celles qui etaient jeunes etudiantes, secretaires ou membres de kibbutz avant leur arrivee a Tsahal etaient plus satisfaites. Un taux particulierement important d'insatisfaction etait enregistre aupres de celles qui etaient maitresses avant leur integration  (71%), et Tsahal expliquait ca comme ca : "il semblerait que ces maitresses sont decues de ne pas avoir eu la possibilite de ne pas faire l'armee et d'avoir recu un poste dans le civil".

Traduit de l'hebreu par David Goldstein pour Haabir-haisraeli.