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Le cout direct et indirect du traitement des symptomes de la pauvrete, et la perte annuelle enorme pour le PNB, sont equivalents a l'investissement budgetaire pour traiter le probleme. En d'autres termes, ce serait un bon investissement de s'occuper de la pauvrete.

Par Eran Weintraub

 

Eran Weintraub

 

Il semblerait que tout ait deja ete dit. Sur le fait que la pauvrete est le resultat d'une certaine politique, que l'Etat n'assume pas sa responsabilite, que de combler les ecarts sociaux ne fait pas partie des priorites nationales, que les classes les plus faibles sont laissees a l'abandon, que cela touche un tiers des enfants israeliens, que nous fabriquons une generation de plus de pauvres, qu'il faut un programme national, un budget, et que cela n'est ni juste ni acceptable. Mais meme si tout cela a deja ete dit nous continuerons de le repeter, encore et encore, jusqu'a ce que nous reussisions a faire changer les choses. En verite, nous avons encore des choses a dire.

 

Il y a de nombreux articles dans le budget de l'Etat, mais ce sont ceux qui n'y sont pas qui sont les plus evidents : il n'y a aucune mise en oeuvre complete des conclusions de la commission chargee de la lutte contre la pauvrete, il n'y a aucun financement contre l'insecurite alimentaire, il n'y a aucun programme a long terme, il n'y a aucun objectif a long terme, il n'y a aucune vision. Dans le meilleur des cas il s'agit de preferences defectueuses. Dans le pire des cas il s'agit de preferences issues de manieres eclectiques en resultat d'accords de coalition et d'argent sectoriel. Le probleme est que meme si on met de cote l'ideologie, les agendas et les estimations, en fin de compte  il semblerait que cela est rentable de financer la pauvrete.

 

Le cout direct et indirect du traitement des symptomes de la pauvrete, et la perte annuelle enorme pour le PNB (a cause de la non participation et une capacite financiere faible), sont equivalents a l'investissement budgetaire pour traiter le probleme. En d'autres termes, ce serait un bon investissement de s'occuper de la pauvrete, et dans cette perspective le cout des conclusions de la commission chargee de la lutte contre la pauvrete ressemblent a une veritable invention pour le marche et la societe israelienne.

 

Dans le domaine de la sante, par exemple, comme le taux des maladies dues a la pauvrete et l'insecurite alimentaire (diabete, hyper tension arterielle et surpoids) est bien entendu plus eleve chez les pauvres que dans la population generale, l'Etat y perd des milliards de shekels.

 

Alors qu'ils arretent de nous dire qu'ils manquent de budget, que le gateau est trop petit ou la couverture trop courte. Nous ne parlons pas de justice ou de charite, de ce qui est acceptable, de vision du monde, de responsabilite sociale, de soutien mutuel, d'egalite ou de soucis des pauvres. Nous avons la preuve incontestable que le financement du traitement de la pauvrete coute moins cher que son ignorance.

 

Y-at-il quelqu'un de courageux et de fort ?

 

Alors le probleme de l'ideologie et de la finance est regle. Maintenant il reste le probleme politique. Est-ce qu'il y a parmi nous quelqu'un de courageux et de suffisamment visionnaire pour faire ce qui est juste pour la societe et l'Etat sans pour autant recuperer les fruits de cet investissement qui n'arriveraient que dans deux decennies ? S'il n'y a personne de ce genre aujourd'hui alors nous devons nous inquieter qu'il y en ait un prochainement, parce qu'il est impossible de continuer comme cela. 

 

Il est impossible d'accepter la realite dans laquelle 2,624,000 ames, dont 1,626,000 adultes et 998,000 enfants vivent dans la pauvrete, dans la souffrance et le manque, et qu'il n'y ait toujours pas de programme a long terme pour traiter ce sujet. Alors il faut choisir, accepter cette situation ou agir pour la changer.

 

La premiere solution est de renoncer a l'avenir de nos enfants et a l'espoir qu'il y ait ici quelque chose de mieux. Dans ce mauvais scenario nous nous retrouverons dans une societe divisee, violente, avec des emeutes dans les rues et un vrai chaos social. La perennisation de la politique actuelle consiste a decider d'un programme de separation d'avec les pauvres, d'avec nous-memes.

 

Mais il y a aussi un autre scenario, optimiste, avec plus d'egalite et un denominateur commun plus important de soutien mutuel, de paix interieure entre nous, une realite normale et une atmosphere d'union sociale, et tout cela nous aidera aussi a faire face a la folie et l'extremisme qui nous menacent de l'exterieur. Il nous est interdit de nous contenter avec nostalgie de ce qu'il a ete et qui nous a glisse entre les doigts. Les conclusions et les conseils existent, tous les arguments ont ete entendus. Maintenant il ne reste qu'a faire, prendre ses responsabilites, changer les choses. Vaincre ensemble la pauvrete.

 

L'auteur de cet article est le responsable de l'association "Latet" qui vient de publier son rapport alternatif sur la pauvrete en 2015.

 

Traduit de l'hebreu par David Goldstein pour Haabir-haisraeli.

Tag(s) : #Opinion
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