Varda Pomrentz, la mere de Daniel z"l qui est mort au combat a Sej'aya, s'est separee de son fils et a lu des choses qu'il a ecrit : "si vous lisez ceci, cela signifie que j'ai fini ma carriere". La mere qui a servi en tant qu'officier chargee des victimes a raconte : "je savais qu'un jour on viendrait aussi frapper a ma porte".
Varda Pomrentz, la mere du soldat de Tsahal, le sergent chef Daniel Pomrentz, a fait entendre hier, a l'enterrement de son fils a Kfar Azar, l'enregistrement de sa derniere conversation telephonique avec son fils. Dans cet enregistrement, qui a ete entendu par les personnes presentes, on entend la mere dire a son fils d'etre fort. "Sagour" (ferme, ou plutot d'accord en francais), lui repond-il, avant de continuer en expliquant qu'on a demande aux soldats d'ecrire un mot de separation d'avec leurs proches. "Je n'ai pas ecrit sur une feuille mais dans mon telephone", a declare Daniel. "Comment le trouveront-ils ?" a demande sa mere, et Daniel lui explique que son telephone se trouve dans les mains de l'armee. "C'est dans un dossier qui s'appelle 'petit mots', c'est ecrit la-dedans". Varda a demande a son fils s'il voulait lui dire ce qu'il avait ecrit, et Daniel lui a repondu : "non, non, c'est au cas ou et...". Sa mere lui a repondu alors : "que D.ieu nous en preserve, ca n'arrivera pas. Amen et amen".
Des centaines de personnes sont arrivees au cimetiere de Kfar Azar afin d'accompagner Daniel pour son dernier voyage. "Je suis debout ici, en face de ta tombe", a continue sa mere, "et tout ce qu'il me reste, c'est crier et pleurer. Apres avoir eu la chance de parler avec toi vendredi, j'ai ressenti que meme toi tu savais que tes heures etaient comptees, alors j'ai enregistre notre conversation sans que tu le saches".
La mere de Daniel a lu aux personnes presentes ce qu'avait ecrit son fils : "a ma famille adoree, de toute ma vie je n'avais jamais pense qu'un jour j'ecrirais une chose pareille. Je ne sais pas quoi dire parce que j'ai deja tout dit par telephone, qu'est-ce que je pourrais bien ajouter ? Peut-etre que dans le fond c'est quelque chose pour moi ? Vous donner quelque chose a garder. Il faut que vous sachiez que je suis heureux d'etre ne dans cette famille, je suis heureux d'avoir fait partie des golani et d'avoir donne le meilleur de moi-meme. Si vous lisez cela, ca veut dire que j'a fini ma carriere, mais qu'au moins j'ai lutte avec honneur et que j'en suis heureux. Soyez surs que je suis heureux. C'est important que vous le sachiez".
Dans cette lettre, Daniel s'adresse a sa famille : "a mes freres parfaits : il ne peut y avoir quelqu'un de plus heureux que moi d'avoir des freres comme ca et des parents extraordinaires qui nous ont amens jusque-la. Il n'y a rien de mieux que vous, je n'ai jamais manque de rien, j'ai ete entoure de chaleur et d'amour. Pour resumer, et malgre les regrets, il n'y a pas mieux que vous et je suis tout simplement heureux, et peu importe ce qu'il s'est passe. Je vous aime enormement, Daniel Pomrentz, votre petit enfant a vous. Avec l'aide de D.ieu nous rentrerons sains et saufs et vous direz a mes soldats que je les aime".
La mere a continue : "tu es ne le 13 septembre, tu as ete integre au bataillon 13, tu as ete tue le 13eme jour de Tsouk Eitan avec 13 autres soldats parce qu'il n'etait possible que de vous faire monter sur un tigre de papier et en une seconde, pas plus, tout s'est termine. Je t'aime a l'infini et nous nous languissons deja tous".
Varda Pomrents a servi dans Tsahal comme officier chargee des victimes. En se receuillant sur la tombe de son fils, elle a declare en pleurs : "apres avoir quitte Tsahal et avoir quitte l'uniforme qui m'a coute tant de forces a force de soutenir les familles endeuillees et les familles de portes disparus, c'est trop triste de reconnaitre devant toi que je le savais. J'ai toujours su qu'un jour viendrait ou on frapperait a ma porte, ces memes porteurs de mauvaises nouvelles en uniforme".
"Je ne t'ai jamais parle de cette terrible peur. Au lieu de cela, j'ai respecte ta decision d'essayer d'etre pris dans une unite d'elite. Tres vite tu es devenu un vrai Golani, une tete brule et terrible. Tu aimais tes amis Golani du fond de ton ame. La fin du cours d'officier t'a rendu plus raisonnable, mesure et responsable. Tu aimais tes soldats sans limite".
Avi, le pere de Daniel, a lu le Kaddish pour son fils, etrangle par les larmes. "Mon fils adore, je me languis tellement de toi et je n'arrive pas a accepter que je ne te verrai plus. Le fait que j'aie besoin de te parler et que toi tu sois au ciel me dechire le coeur. Tu es tombe dans une guerre pour defendre la patrie. Sache que ta decision de devenir combattant m'a rempli d'enormement de fierte".
Le pere a raconte les aventures de son fils pendant son service militaire : "tu revenais des entrainements avec le sourire et chaque fois qu'on t'interrogeait sur les difficultes, tu nous repondait 'hakol dvash'. Tu t'es toujours soucie de tes amis. J'ai ete tellement fier de te voir recevoir ce coup de poing dans la poitrine, ton beret et ton poste. Tu etais devenu un terrible Golani". Le pere a aussi raconte comment son fils avait percu le vehicule de transport de troupes tigre et avait critique le fait qu'il devrait entrer avec lui dans la bande de Gaza. Du plus profond de mon coeur, pour une raison incomprehensible, le jour J on ne vous a pas autorise, a toi et tes hommes, de ne pas utiliser ce vehicule qui t'inquietait tant. Peut-etre que cela aurait pu sauver ta vie et celle de tes hommes".
Traduit de l'hebreu par David Goldstein pour Haabir-haisraeli.